« Je m’appelle Jehanne. J’ai dix-neuf ans. Dans peu de temps je serai morte. Ils ont dit qu’ils me brûleraient vivante. D’habitude il y a derrière le bûcher un bourreau qui étrangle le condamné avant la première flamme. Pour moi ils ont dit vivante. Sans doute est-il temps que je meure. J’ai vécu trop fort. Peut-être, plus longtemps, me serais-je usée d’amour. »
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Imaginons, sur un espace de jeu réduit, celui d’une cellule ou d’un bûcher où danse comme une flamme, Jehanne. Elle s’enroule sur les échos de sa propre voix. La mise en scène de Jehanne sera celle du corps libre et léger. Le travail d’Erik Baron, alchimiste sonore, nous amène tout proche des zones des caresses et des infra-sons de l’oubli. Alors, la scène devient peut-être une alcôve. Le passé n’existe pas. Jehanne n’est plus une légende, puisqu’elle est une femme.